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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/134

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de ne point enlever ses ossemens du lieu où ils reposent ; priere qui semble avoir été adressée à ces brigands du nord, qui venoient fondre sur le royaume & sur l’abbaye. Precor ego Ilpericus non auferantur hinc ossa mea.

D’anciens noms sans splendeur, de tristes sarcophages nus, des images d’un sombre sans intérêt, un ciseau dur & grossier, voilà les antiquités qui remplissent les églises : le génie de l’homme y semble terrassé sous l’empire de la terreur, & sa main tremblante n’a plus su que tracer des images lugubres & monotones. Contemplez les ruines d’Herculanum & de Portici ; elles ne portent pas l’empreinte d’une imagination aussi noire.

Ce qu’il y a de plus curieux à Paris, ce sont les restes du palais où les Romains avoient des bains avant l’arrivée des Francs ; il est enclavé dans une maison de la rue de la Harpe, qui a pour enseigne la Croix de fer. Ces restes ont tous les caracteres d’une haute antiquité. Il paroît que ce palais avoit une certaine étendue ; nos rois de la premiere