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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/138

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CHAPITRE XXXIX.

Gare ! Gare !


Gare les voitures ! Je vois passer dans un carrosse le médecin en habit noir, le maître à danser dans un cabriolet, le maître en fait d’armes dans un diable, & le prince court à six chevaux ventre à terre, comme s’il étoit en rase campagne.

L’humble vinaigrette se glisse entre deux carrosses, & échappe comme par miracle : elle traîne une femme à vapeurs, qui s’évanouiroit dans la hauteur d’un carrosse. Des jeunes gens à cheval gagnent impatiemment les remparts, & sont de mauvaise humeur, quand la foule pressée, qu’ils éclaboussent, retarde un peu leur marche précipitée. Les voitures & les cavalcades causent nombre d’accidens, pour lesquels la police témoigne la plus parfaite indifférence.

J’ai vu la catastrophe du 28 mai 1770,