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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/148

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l’aspect hideux qu’elles présentent, empêchent le courant d’air de traverser la ville d’un bout à l’autre, & d’emporter avec les vapeurs de la Seine tout l’air corrompu des rues qui aboutissent aux quais.

Lorsque le citoyen veut, les fêtes & les dimanches, respirer l’air pur de la campagne, à peine a-t-il mis le pied hors des barrieres, qu’il trouve les exhalaisons infectes qui sortent des gadoues & autres immondices : elles couvrent les campagnes à une demi-lieue de la capitale. Ses promenades sont infectées, parce qu’on n’a pas eu l’attention de poster les boues un peu plus loin : les beaux boulevards s’en ressentent & perdent ainsi leur agrément. Aucun soin paternel ne veille à dédommager le citadin de ses fatigues journalieres, & de l’argent qu’il donne.

On sait que les végétaux tendent à conserver l’athmosphere dans un état de salubrité, à la purger même de toute corruption : voilà pourquoi les anciens environnoient leurs temples & leurs places publiques de grands