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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/149

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arbres : pourquoi ne les imiterions-nous pas ?

L’odeur cadavéreuse se fait sentir dans presque toutes les églises ; de là l’éloignement de beaucoup de personnes qui ne veulent plus y mettre le pied. Le vœu des citoyens, les arrêts du parlement, les réclamations, tout a été inutile : les exhalaisons sépulcrales continuent à empoisonner les fideles. On prétend néanmoins que l’on prend une odeur de moisi ou de cave qui regne dans ces amas énormes de pierres, pour une odeur de mort. L’on m’a certifié que les cadavres sont transportés dans les cimetieres la nuit qui suit l’enterrement, & qu’il n’en reste pas un seul dans les caveaux des églises, à moins qu’ils ne soient murés ; distinction rarement accordée.

Mais enfin, ces vingt mille cadavres ne sortent pas de la capitale ; & quand on songe que dans le cimetiere des Innocens[1] on enterre des morts depuis mille ans, que l’on n’attend pas que la terre ait achevé de consu-

  1. Il vient d’être fermé ; j’en parlerai plus bas.