Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 131 )

Les belles & neuves expériences, faites sur la décomposition & la recomposition de l’air, nous offrent des secours utiles, inconnus à toute l’antiquité ; & pour peu que l’administration se porte à favoriser ces curieuses découvertes, (qui nous en promettent d’autres) les grandes villes auront un fléau de moins à supporter.

Il n’est pas possible que l’indolence & l’insensibilité ferment les yeux de l’administration sur les miracles de la chymie. Cette science, débarrassée de ses vieilles formules, paroît venir enfin au-devant de l’humanité souffrante, & lui apporter les vrais remedes sur lesquels l’art s’étoit trompé lui-même. Quoi de plus important que la santé des citoyens ? La force des générations futures & conséquemment celle de l’état ne sont-elles pas dépendantes de ces soins municipaux ? Mais les meilleures institutions sont soumises à des lenteurs & à des ménagemens, parce que le bien n’est jamais aussi prompt, aussi aisé à faire que le mal.