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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/16

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Préface

Si vers la fin de chaque siecle un écrivain judicieux avoit fait un tableau général de ce qui existoit autour de lui ; qu’il eût dépeint, tels qu’il les avoit vus, les mœurs & les usages ; cette suite formeroit aujourd’hui une galerie curieuse d’objets comparatifs ; nous y trouverions mille particularités que nous ignorons : la morale & la législation auroient pu y gagner. Mais l’homme dédaigne ordinairement ce qu’il a sous les yeux, il remonte à des siecles décédés ; il veut deviner des faits inutiles, des usages éteints, sur lesquels il n’aura jamais de résultat satisfaisant, sans compter l’immensité des discussions oiseuses & stériles, où il se perd.

J’ose croire que, dans cent ans, on reviendra à mon Tableau, non pour le mérite de la peinture, mais parce que mes observations, quelles qu’elles soient, doivent se lier aux observations du siecle qui va naître, & qui mettra à