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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/15

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Préface.

Je me suis plû à tracer ce Tableau d’après des figures vivantes. Assez d’autres ont peint avec complaisance les siecles passés, je me suis occupé de la génération actuelle & de la physionomie de mon siecle, parce qu’il est bien plus intéressant pour moi que l’histoire incertaine des Phéniciens & des Égyptiens. Ce qui m’environne a des droits particuliers à mon attention. Je dois vivre au milieu de mes semblables, plutôt que de me promener dans Sparte, dans Rome & dans Athenes. Les personnages de l’antiquité ont de très-belles têtes à peindre : d’accord ; mais elles ne sont plus pour moi qu’un objet de pure curiosité. Mon contemporain, mon compatriote, voilà l’individu que je dois spécialement connoître, parce que je dois communiquer avec lui, & que toutes les nuances de son caractere me deviennent par-là même infiniment précieuses.