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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/166

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quitte envers lui, & lui devroit une marque de reconnoissance pour avoir enlevé au trépas un de ses enfans.

Avant les observations sur les asphyxies, avant les découvertes des moyens curatifs (on le dit en frémissant) la plupart des asphyxiés dans le fait étoient enterrés vivans. Combien l’homme n’a-t-il pas besoin de la science, puisqu’elle seule sauve aujourd’hui de cet horrible danger, & les vuidangeurs, & les cureurs de puits, & les fossoyeurs, & les maçons employés à la fouille des terreins, & tous ces hommes enfin, qui par leurs travaux sont si utiles, & à qui la Société doit tant !

L’indifférence absolue sur leur sort n’étoit-elle pas un crime politique ? On sait aujourd’hui qu’il ne faut jamais saigner un asphyxié ; que l’aspersion d’eau froide au visage & quelques cuillerées de vinaigre le rappellent à la vie. On sait aujourd’hui qu’un brasier ardent peut désinfecter un lieu empoisonné ; qu’un tuyau adapté à un fourneau