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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/173

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fouettent leurs chevaux ; & vous n’êtes jamais mieux messe que quand ils ont perdu la tête.

Il s’agissoit de je ne fais quelle réforme, il y a quelques années : les fiacres s’aviserent d’aller tous, au nombre de presque dix-huit cents, voitures, chevaux & gens, à Choisy, où étoit alors le roi, pour lui présenter une requête, La cour fut fort surprise de voir dix-huit cents fiacres vuides qui couvroient au loin la plaine, & qui venoient apporter leurs humbles remontrances au pied du trône : cela donna une sorte d’inquiétude. On les congédia comme ils étoient venus : les quatre représentans de l’ordre furent mis en prison, & l’on envoya l’orateur à Bicêtre avec son papier & sa harangue.

Rien de si commun que la soudaine rupture des soupentes ou des roues : vous avez le nez cassé ou une contusion au bras ; mais vous êtes dispensé de payer la course.

Les fiacres ne peuvent aller jusqu’à Versailles, ni sur les routes où il y a des bureaux de voitures, qu’en payant une per-