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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/210

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la Critique ne pourra librement élever la voix.

Qu’ils punissent donc la flatterie qui les assiege, puisqu’ils ont tant peur du libelle qui contient toujours quelques bonnes vérités : d’ailleurs, le public est là pour juger le détracteur ; & toute satire injuste n’a jamais circulé quinze jours sans être frappée de mépris.

Souvent les préposés de la police, chargés d’arrêter ces pamphlets, en font le commerce en grand, les distribuent à des personnes choisies, & gagnent à eux seuls plus que trente colporteurs.

Les ministres se trompent réciproquement quand ils sont attaqués de cette maniere ; l’un rit de la grêle qui vient de fondre sur l’autre, & favorise sous main ce qu’il paroît poursuivre avec chaleur.

L’histoire de la Correspondance du chancelier Maupeou (ce livre qui, après l’avoir ridiculisé, l’a enfin débusqué) mettroit dans un jour curieux les ruses obliques, & les bons tours que se jouent les ambitieux dans le