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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/211

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chemin du pouvoir & de la fortune.

On n’imprime plus à Paris, en fait de politique & d’histoire, que des satires & des mensonges. L’étranger a pris en pitié tout ce qui émane de la capitale sur ces matieres ; les autres objets commencent à s’en ressentir, parce que les entraves données à la pensée, se manifestent jusques dans les livres de pur agrément. Les presses de Paris ne devroient plus servir que pour les affiches, les billets de mariages & les billets d’enterremens ; les almanachs sont déjà un objet trop relevé, & l’inquisition les épluche & les examine.

Quand je vois un livre revêtu de l’autorité du gouvernement, je parie, sans l’ouvrir, que ce livre contient des mensonges politiques. Le prince peut bien dire, ce morceau de papier vaudra mille francs ; mais il ne peut pas dire, que cette erreur devienne vérité, ou bien que cette vérité ne soit plus qu’une erreur. Il le dira, mais il ne contraindra jamais les esprits à l’adopter.

Ce qui est admirable dans l’imprimerie,