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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/214

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éclairé de si prés, que ses moindres démarches sont connues, jusqu’au moment qu’il convient de l’arrêter.

Le signalement qu’on fait de l’homme, est un véritable portrait auquel il est impossible de se méprendre ; & l’art de décrire ainsi la figure avec la parole, est poussé si loin, que le meilleur écrivain, en y réfléchissant beaucoup, n’y sauroit rien ajouter, ni se servir d’autres expressions.

Les Thésées de la police courent toutes les nuits pour purger la ville de brigands ; & l’on peut dire que les lions, les ours, les tigres sont enchaînés par l’ordre politique.

Il y a ensuite les espions de cour, les espions de ville, les espions de lit, les espions de rue, les espions de filles, les espions de beaux-esprits ; on les appelle tous du nom de mouchards, nom de famille du premier espion de la cour de France.

Les hommes de qualité font aujourd’hui le métier d’espions ; la plupart s’appellent