Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 192 )

CHAPITRE LXI.

Hommes de la Police.


C’est une masse de corruption, que la police divise & partage en deux : de l’une elle en fait des espions, des mouchards ; de l’autre, des satellites, des exempts, qu’elle lâche ensuite contre les filoux, les escrocs, les voleurs, &c. à peu près comme le chasseur ameute les chiens contre les renards & les loups.

Les espions ont d’autres espions à leurs trousses, qui les surveillent, & qui voient s’ils font leur devoir. Tous s’accusent réciproquement, & se dévorent entr’eux pour le gain le plus vil. C’est de cette épouvantable lie que naît l’ordre public. On les traite rigoureusement, quand ils abusent l’œil du magistrat.

Tel est l’ordre admirable qui regne dans Paris. Un homme soupçonné ou désigné est