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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/218

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pendant la nuit que se font tous les enlevemens de police.

Les falots répandus çà & là, ne laissent pas que d’intimider les brigands ; de sorte que les rues de Paris sont sûres la nuit comme le jour, à quelques accidens près : accidens inévitables, quand on songe à la foule des hommes désespérés, qui n’ont plus rien à perdre.

On rossoit autrefois le guet, & c’étoit même un amusement que se procuroient les jeunes gens de famille & les mousquetaires ; on cassoit les lanternes, on frappoit aux portes, on faisoit tapage dans les mauvais lieux ; on enlevoit le souper qui sortoit du four, & l’on claquoit la servante ; on déchiroit ensuite la robe du commissaire. On a réprimé ces excès avec tant de sévérité, qu’il n’est plus question de pareils jeux : la jeunesse n’est plus réputée indisciplinable, & rien n’excuseroit aujourd’hui la violente incartade d’une tête écervelée.

Ce n’est pas là un des petits avantages de