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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/238

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les plus curieuses à voir : Flore & Pomone se donnant la main, n’ont jamais eu de plus beau temple. Les richesses printanieres revivent dans l’automne, & les trois saisons n’en font plus qu’une.

Les meilleures pêches se trouvent aux environs de Paris ; c’est le soin qu’on donne à leur culture, qui les rend excellentes. Un bouquet de violettes, dans le cœur de l’hiver, vaut deux louis ; & quelques femmes en portent.

Le litron des premiers petits-pois se vend quelquefois cent écus : un traitant l’achete ; mais du moins, c’est un jardinier qui, pour prix de ses soins, récolte cet argent : j’aime mieux qu’il soit entre ses mains, que de le voir passer à un bijoutier.

Si les fournitures qui arrivent à la halle manquoient un seul jour, les denrées doubleroient de prix ; au troisieme jour, la ville seroit affamée.

Les vivres sont renchéris d’une maniere exorbitante ; c’est l’effet du luxe de la table