Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 221 )

les paysans : les ruisseaux qui s’enflent, entraînent quelquefois les fruits qu’ils ont apportés de la campagne ; & l’on voit les poissons de mer qui nagent dans une eau sale & bourbeuse.

Le bruit, le tumulte est si considérable, qu’il faut une voix plus qu’humaine pour se faire entendre : la tour de Babel n’offroit pas une plus étrange confusion.

On a élevé, depuis vingt-cinq ans, un entrepôt pour les farines, qui a servi à dégager un peu le quartier des halles : mais cet entrepôt se trouve fort étroit ; il conviendroit à une ville du troisieme ordre, il est insuffisant à la prodigieuse consommation de la capitale : les sacs de farine sont exposés à la pluie ; & je ne sais quel caractere mesquin, imprimé à tous les monumens modernes, empêche de faire rien de grand.

Les poissonneries infectent. Les républiques de Grece défendirent aux marchands de poisson de s’asseoir en vendant leur mar-