Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 229 )

heures du matin, pour n’en sortir qu’à onze heures du soir ; il dîne avec une tasse de café au lait, & soupe avec une bavaroise : le sot riche en rit, au lieu de lui offrir sa table.

Il n’est plus décent de séjourner au café, parce que cela annonce une disette de connoissances, & un vuide absolu dans la fréquentation de la bonne société : un café néanmoins, où se rassembleroient les gens instruits & aimables, seroit préférable, par sa liberté & sa gaieté, à tous nos cercles qui sont parfois ennuyeux.

Nos ancêtres alloient au cabaret, & l’on prétend qu’ils y maintenoient leur belle humeur : nous n’osons plus guere aller au café ; & l’eau noire qu’on y boit, est plus mal-faisante que le vin généreux dont nos peres s’enivroient : la tristesse & la causticité regnent dans ces sallons de glaces, & le ton chagrin s’y manifeste de toute part : est-ce la nouvelle boisson qui a opéré cette différence ?

En général, le café qu’on y prend est mau-