Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 271 )

ment du loyer. Ils errent ainsi, & promenent leurs misérables meubles d’asyle en asyle. On ne voit point de souliers dans ces demeures ; on n’entend le long des escaliers que le bruit des sabots. Les enfans y sont nus & couchent pêle-mêle.

C’est ce fauxbourg qui, le dimanche, peuple Vaugirard & ses nombreux cabarets ; car il faut que l’homme s’étourdisse sur ses maux : c’est lui sur-tout qui remplit le fameux sallon des gueux. Là, dansent sans souliers & tournoyant sans cesse, des hommes & des femmes qui, au bout d’une heure, soulevent tant de poussiere qu’à la fin on ne les apperçoit plus.

Une rumeur épouvantable & confuse, une odeur infecte, tout vous éloigne de ce sallon horriblement peuplé, & où dans des plaisirs faits pour elle, la populace boit un vin aussi désagréable que tout le reste.

Ce fauxbourg est entiérement désert les fêtes & les dimanches. Mais quand Vaugirard est plein, son peuple reflue au Petit-Gentilli,