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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/303

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nonce tout-à-coup à l’œil des citoyens, que là sont les juges, les défenseurs, les oracles des droits du peuple.

Le moral de l’homme, par un lien inconnu, tient au physique des objets ; & si les rois ont soin d’étendre autour d’eux une enceinte immense, de s’environner d’un grand appareil ; si les prêtres ont appellé les adorateurs de la Divinité dans des temples où regne une obscurité sombre & majestueuse, ce qu’il y a de plus auguste sur la terre après le séjour où l’homme se prosterne devant Dieu, c’est le lieu où la justice, sous un glaive nu, tient en respect l’homme puissant & rassure le foible.

Le front d’un semblable édifice, imposant & grave par tous ses attributs, devroit parler de maniere que le coupable pâlît en montant les degrés qui le conduiront au tribunal, où l’attend la vengeance des loix. Et pourquoi le temple où elles regnent, ne rappelleroit-il pas à tous les magistrats, qu’ils entrent dans un sanctuaire où ils doivent dé-