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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/309

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On voit sous le nom d’abbés beaucoup de petits housards, sans rabat ni calotte, avec un petit habit à la prussienne, des boutons d’or, & chapeau sous le bras, étaler une frisure impertinente & des airs efféminés. Piliers de spectacles & de cafés, ou mauvais compilateurs de futiles brochures, ou faiseurs d’extraits satiriques, on se demande comment ils appartiennent à l’église ; car on ne devroit appeller ecclésiastiques que ceux qui servent les autels. Ils n’en usurpent pas moins ce nom, parce que de tems en tems ils en portent l’habit.

Au grand scandale de la religion, tout cela se souffre : & pourquoi ? Je n’en sais rien. Prend l’habit ecclésiastique qui veut, & même sans tonsure.

On ne leur permettoit pas, il y a vingt-cinq ans, d’aller voir des Laïs. La courtisanne qui les dénonçoit au commissaire avoit cinquante francs qui lui étoient payés par *****. Cette odieuse inquisition, qui réunissoit le double vice de la perfidie & du scandale, a cessé.