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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/40

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d’ailleurs au centre du royaume. Le beau ciel de la Touraine serait plus convenable à sa population : placée sur les bords de la Loire, elle aurait des avantages infinis qu’elle n’a pas, & que les richesses & le travail ne sauraient lui apporter.

Ses environs sont variés, charmans, délicieux ; c’est la nature cultivée, sans que l’art l’étouffe ; on y trouve une foule de jardins, d’allées, de promenades, qu’on ne trouve que près de la capitale. À quatre lieues à la ronde, tout est orné par les mains de l’opulence ; & le cultivateur qui en féconde les terres, n’est pas absolument malheureux.

Mais on ne saurait aussi, à huit ou dix lieues à la ronde, tirer un coup de fusil. Les plaisirs du roi & les terres des princes ont envahi tous les droits de chasse. Les loix arbitraires faites à ce sujet, portent une empreinte de sévérité, pour ne pas dire de cruauté, qui contraste avec les autres loix du royaume. Tuer une perdrix, devient un délit que les galeres seules peuvent expier.