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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/60

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daigneusement de tous ces arts créés avec tant de travaux ! Cela est bien triste à penser. Quoi, tout est fait pour l’œil de la mollesse, pour les plaisirs du voluptueux oisif ! Quoi, c’est pour le réveiller de sa léthargie & de son ennui, que les nobles enfans des arts mettent au jour leurs admirables productions !

CHAPITRE XV.

Au plus pauvre la besace.


Toutes les charges, les dignités, les emplois, les places civiles, militaires & sacerdotales se donnent à ceux qui ont de l’argent : ainsi la distance qui sépare le riche du reste des citoyens s’accroît chaque jour, & la pauvreté devient plus insupportable par la vue des progrès étonnans du luxe qui fatigue les regards de l’indigent. La haine s’envenime, & l’état est divisé en deux classes, en gens avides & insensibles, & en