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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/110

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teurs de la noble & décente familiarité qui doit régner entre les honnêtes gens.

Quelquefois on pousse son avis trop loin, & d’autant plus à tort que l’on a raison. Quoiqu’on ait droit de dédaigner, on dédaigne avec trop d’appareil. On veut subjuguer l’opinion de son voisin, parce qu’on est rempli de son idée ; & comme l’homme vertueux néglige ces petits devoirs, d’autant plus que sa conscience ne lui en fait aucun reproche & qu’il fonde sa conduite sur les grands principes qui dirigent sa vie, il est bon d’instituer ces regles fines & fixes, qui, comme des entraves salutaires, arrêtent le bond trop impétueux de la vanité & de l’orgueil même légitime.

Ainsi l’air, le ton, le geste, l’accent, le regard sont asservis à des usages que l’on doit respecter, & ces formalités reçues enrichissent le plaisir d’être ensemble au lieu de le détruire.

On a fort bien dit, que l’homme sensible est toujours un homme poli. On peut être