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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/114

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esprit par le commerce d’hommes éclairés, réunissent en elles les avantages des deux sexes, valent mieux à la lettre que les hommes célebres dont elles ont emprunté une partie des connoissances qui les distinguent. Ce n’est point un savoir pédantesque, capable de décréditer toute connoissance ; c’est une maniere propre d’oser penser & parler juste, fondé sur-tout sur l’étude des hommes.

Moliere, qui dans ses Femmes savantes, en voulant frapper la pédanterie, a frappé le desir de s’instruire, Moliere regretteroit d’avoir retardé les progrès des connoissances, s’il voyoit aujourd’hui les femmes qui ornent & parent la raison des graces du sentiment.

En général, à Paris, les femmes qui ont de l’esprit, en ont plus que les hommes les plus spirituels ; mais ces femmes-là ne se rencontrent que dans le grand monde.

L’usage du monde dépend beaucoup de l’habitude : l’habitude seule vous fait discerner au premier coup-d’œil mille convenances