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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/132

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des pommes de terre ; & si le succès, comme il s’en flatte, parvenoit à substituer en partie ce végétal d’une culture facile & assurée, au froment que les travaux & les sueurs de l’homme paient si cher, ce physicien auroit fait une découverte infiniment utile, & donné un présent inappréciable à la nombreuse classe des nécessiteux.

C’est à Paris sur-tout que l’on sentiroit de quel prix seroit la ressource d’une racine qui, se développant avec sûreté & bravant les accidens qui ravagent les moissons, deviendroit un remede à la disette accidentelle du bled, & aux horreurs du monopole encore plus funeste.

La subsistance du peuple, pour qui mon cœur s’intéresse spécialement, ne seroit plus livrée à la disposition des élémens & à la spéculation de l’avarice. La pomme de terre, qui ne craint ni les gelées, ni les grêles, ni les orages, ni les vents, ni la pluie, s’offre également dans tous les terreins, pour se convertir en pain nourrissant & savoureux.