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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/158

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Le marteau du forgeron & du maréchal-ferrant trouble quelquefois le sommeil du matin, pour les paresseux qui sont encore au lit. Si l’on en croyoit nos Sybarites, on relégueroit hors des villes tous les artisans qui sont frémir la lime mordante ; il ne seroit plus permis au chauderonnier de battre sa marmite, au charron de cercler la roue d’un fer durable, aux différentes professions qui courent les rues, d’élever ces voix aigres & retentissantes qui se font entendre au sommet & jusques sur le derriere des maisons. Il faudroit que le bruit de la cité fût enchaîné de toute part, pour protéger leur oisive mollesse, & que, le calme du silence environnant leur paisible alcôve, tous ces voluptueux pussent presser la plume oiseuse jusqu’à la douzieme heure, lorsque le soleil est au haut de sa carriere.

Par une suite du même esprit, ils ne voudroient pas sentir la boutique du chapelier, à cause de l’odeur de sa foule ; ni celle du corroyeur, à cause des huiles ; ni celle du ver-