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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/172

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la multitude des caracteres qui appartiennent à un sujet historique.

On a dit tout haut que notre petite scene n’étoit qu’un parloir, que nos vingt-quatre heures n’avoient servi qu’à accumuler grossiérement les invraisemblances les plus ineptes & les plus bizarres. On est convenu qu’un seul & même patron dramatique, pour tous les peuples, pour tous les gouvernemens, pour tous les événemens terribles ou touchans, simples ou compliqués, étoit une adoption puérile qui n’avoit pu être consacrée que par les copistes d’un art qu’ils n’ont point eu le génie de modifier, tous adorateurs serviles de ce qui avoit été fait avant eux, & absolument dépourvus d’invention.

On ridiculise donc avec justice cette gêne continuelle dans le choix des sujets & dans la disposition de la fable, cette foule d’entrées & de sorties vagues & forcées, qui resserrent une action étendue, dont la marche libre eût paru conforme aux faits, &