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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/192

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Ainsi le poëte comique, quand il veut trop renchérir sur l’esprit de ses devanciers, le trompe, puisqu’il faut qu’il s’étudie à cacher entiérement son art ; la montre en étant encore plus insupportable dans la comédie que dans la tragédie.

Voilà ce que ne croiront point nos auteurs comiques, qui de plus ont donné un soufflet à la nature, en écrivant leurs pieces en vers, & encore en vers énigmatiques : leurs non-succès devroient cependant leur révéler que leur couleur est fausse ; mais ils s’obstineront à la garder, parce qu’ils ne consulteront point la bonne servante de Moliere, & qu’ils liront à de beaux esprits leurs confreres, au lieu de consulter les bons esprits, qui en toute chose cherchent le fond & non ces accessoires qui l’étouffent ou le défigurent.

Or, on nous a donné quelques comédies que le jargon précieux n’infectoit pas, comme le Barbier de Séville & le Tuteur dupé ; mais on ne peut considérer ces pieces que comme