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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/195

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s’abaissent ; leur contenance est mal assurée ; ils posent des lignes de démarcation, mais ces lignes sont perpétuellement dérangées. Quel scandale pour la pépiniere de la future noblesse ! Leur scrupule dans un tems, leur excessive indulgence dans un autre, tout place sous un jour comique leur embarras, leur prodigieuse facilité, puis leur attitude fiere & repoussante.

Mais savez-vous l’histoire de cet honnête marchand d’étoffes, qui avoit coutume de dire à tout propos, je veux être pendu si cela n’est pas vrai, je veux être pendu si je ne fais pas telle chose ? Il fit fortune, & acheta une charge de secretaire du roi ; le lendemain même de son acquisition il s’écria devant une nombreuse assemblée : si ce que j’affirme n’est pas véritable, je veux être décollé. Qui n’auroit pas ri ?

Charge de secretaire du roi ; savonnette à vilain, dit le proverbe. Mais un acquéreur disoit avec beaucoup de sens : ce qui est ridi-