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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/218

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CHAPITRE CCCXL.

Fournisseurs.


On ne voit qu’à Paris de ces intrépides fournisseurs, qui avancent pendant des années entieres le pain, la viande, le vin, les meubles, l’épicerie, l’apothicairerie, à M. le marquis, à M. le comte, à M. le duc. C’est le privilege de la noblesse. On ne prêteroit pas de même au bourgeois ; on le presseroit : mais on attend, lorsqu’il s’agit d’un homme titré.

Telle maison noble doit au boucher six années de fournitures, à l’épicier cinq, au boulanger quatre ; les domestiques eux-mêmes font crédit de leurs gages, tandis que toute maison roturiere solde au bout de chaque année.

Dès qu’il y a des armoiries au-dessus d’une porte-cochere, le tapissier meuble l’hôtel sur une succession éventuelle ; on compte les maisons qui sont au pair : il y a toujours dans