Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/225

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 223 )

riences multipliées ne permettent plus de contredire.

Que de terreurs chimériques M. Paulet a répandues ! comme avec son érudition il nous a environnés de craintes mensongeres ! & qu’il est bon qu’on se raille un peu & à propos de toutes ces productions enfantées dans la solitude du cabinet, où l’auteur accumule mille raisonnemens démentis par la foule des faits.

Mais l’inoculation n’est encore en honneur à Paris que dans les classes supérieures, & chez les personnes opulentes ; elle n’est pas encore descendue chez le bourgeois, chez l’artisan, encore moins chez le pauvre.

Je me promene dans la Suisse, je vois chaque pere de famille attentif à faire inoculer ses enfans dès leur plus tendre jeunesse ; il croiroit manquer à un devoir essentiel, s’il s’y refusoit par négligence : aussi je vois la génération qui s’éleve, belle, fraîche & brillante. Les visages ne portent plus l’empreinte de ce fléau cruel ; tous les