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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/246

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mettra point de grandes fautes ; il songe à l’utile, prêt à céder l’arbitraire quand les événemens éclos du sein du tems l’exigeront ; enfin il se défend avec les seules armes qui lui restent ; il les estime fantastiques, mais il ne les abandonne point pour cela, parce qu’il connoît la cour, les grands, la nation, & le respect involontaire qu’ont les hommes pour des privileges abusifs, mais antiques.

Il sait ménager jusqu’aux plumes qui lui livrent la guerre : il ne répond que par le silence, laissant les discussions théologiques aux batailleurs de profession, & s’appuyant avec plus de sûreté sur la base réelle de son opulence.

Ce corps me paroît doué de la politique la plus fine, & jusqu’ici la plus heureuse. Moins persécuteur que jamais, ne sollicitant presque plus de lettres de cachet contre les protestans & leurs filles, parlant de tolérance, occupé de jouissances voluptueuses & paisibles, satisfait, tant que l’extérieur du culte ne recevra aucune breche, il laissera passer