Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/248

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 246 )

destructive de la grandeur d’un état. Comment n’appercevroit-il pas lui-même la vérité de cet axiome ?

Écrivains, voulez-vous aujourd’hui muleter le clergé, & lui rendre, comme on dit, la monnoie de sa piece ? N’écrivez point contre les dogmes qu’il sait apprécier, contre sa prééminence qu’il tient des siecles précédens, contre ses intrigues qui lui sont devenues nécessaires ; répétez-lui sans cesse que les biens de l’église sont le patrimoine des pauvres, que les évêques n’en sont que les dépositaires, que ce qu’ils dépensent en luxe, en faste, en plaisirs, est un vol réel, une violation évidente des saints-canons[1] ; vous leur direz une vérité redoutable, & qu’ils ne peuvent se dissimuler à eux-mêmes. Ornez-la, cette vérité féconde, des expressions les plus

  1. Ils disent tous de la maniere la plus forte, la plus incontestable, que tous les biens des ecclésiastiques appartiennent de droit aux pauvres.