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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/249

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convaincantes & les plus animées, afin qu’elle descende dans tous les cœurs & dans tous les esprits. Et ne pouvez-vous pas tonner, lorsqu’un prince de l’église laisse à ses héritiers deux ou trois millions qu’il a frauduleusement amassés aux dépens des pauvres ? Pesez là-dessus, & répétez qu’à sa mort, un évêque ne doit laisser qu’un linceul pour l’ensevelir.

Laissez ensuite les évêques calomnier vos écrits dans des mandemens qu’on ne lit pas, ou dont on se moque. C’est à raison de cent mille écus par an, qu’ils distribuent cette belle éloquence faite pour les prônes. Que vous fait le style des prônes ?

À qui donne-t-on les évêchés ? Aux nobles. Les grosses abbayes ? Aux nobles. Tous les gros bénéfices ? Aux nobles. Quoi, il faut-être gentilhomme pour servir Dieu ! Non : mais la cour s’attache ainsi la noblesse ; & l’on paie les services militaires, de même que d’autres moins importans, avec les biens de l’église.

Qu’est-ce que la feuille des bénéfices ?