Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 248 )

Y eut-il jamais feuille des bénéfices dans la primitive église ? Combien de tems durera encore la feuille des bénéfices ? Elle a déjà subi & subira insensiblement différentes métamorphoses, puis… Mais qui peut lire distinctement dans l’avenir ?

On compte cent cinquante mille ecclésiastiques dans le royaume, tous célibataires. Les apôtres étoient mariés. Le clergé a été marié pendant plusieurs siecles. Le concile de Trente a été tout prêt de permettre le mariage aux prêtres. Cent cinquante mille individus qui vivent dans un célibat dangereux à eux-mêmes & aux autres ! L’oseroit-on croire ! Si ce fait étoit rapporté dans une histoire ancienne, ne le révoqueroit-on pas en doute ? & si l’on étoit forcé enfin de l’admettre, de quelles réflexions ne l’accompagneroit-on pas ?

Quant à la sage loi de résidence, elle est si ouvertement, si constamment violée, qu’il devient inutile d’en faire la remarque. Les ouailles ne connoissent plus le front de leur pasteur, & ne l’envisagent que sous le rap-