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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/254

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& des princesses ; il se réjouit fort de ces entrées, de ces révérences, de ces domestiques, de ces officiers de table, du sérieux de toute cette plaisante étiquette. Il se rappelle alors quelques pages de son Rabelais[1], & il rit tout bas ; car l’espece humaine est là sous le jour le plus divertissant. Il voit trotter les altesses, les grandeurs & les éminences pêle-mêle avec les pages & les valets de pied ; & lui, tranquille observateur, il n’a rien à faire qu’à examiner.

Qui ne se donneroit pas ce rare plaisir trois ou quatre fois l’année ? Est-il dans aucune langue une comédie qui approche de celle qu’offre journellement l’œil-de-bœuf ? Quand on a vu les courtisans si petits devant le soleil, comme dit le moindre bourgeois, il n’est plus possible de les voir grands ailleurs.

  1. Quiconque a lu Rabelais, & n’y a vu qu’un bouffon, à coup sûr est un sot, s’appellât-il Voltaire ?