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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/275

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CHAPITRE CCCL.

Apologie des Gens de Lettres.


La calomnie ardente s’est sur-tout attachée aux gens de lettres ; on les a peints comme perturbateurs des empires, parce qu’ils se sont montrés les ennemis des abus & les protecteurs de la liberté publique. Quelle idée utile ne leur doit-on pas ! De quelle abyme d’erreurs & de misérables préjugés n’ont-ils pas fait sortir les administrateurs des nations ! Qu’enseignent-ils, si ce n’est l’amour de l’humanité, les droits de l’homme & du citoyen ? Quelle question importante à la société n’ont-ils pas examinée, débattue, fixée ? Si le despotisme s’est civilisé, si les souverains ont commencé à redouter la voix des nations, à respecter ce tribunal suprême, c’est à la plume des écrivains que l’on doit ce frein nouveau, inconnu. Quelle iniquité ministérielle ou royale pourroit se flatter aujourd’hui