Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 274 )

de passer impunément ? & la gloire des rois n’attend-elle pas la sanction du philosophe ? Il est obscur & sans puissance, mais il met en mouvement le cri de la raison universelle. Vus de près, ils sont un petit nombre de citoyens épars, gémissans sur les malheurs de leur patrie & sur ceux du genre humain, mais le plus souvent enveloppés dans une vertu stérile, ou du moins dont les effets sont si lents, si imperceptibles, que la précipitation d’esprit est tentée quelquefois de les révoquer en doute.

Tandis que l’envie, la méchanceté, l’ignorance les attaquent, ils méprisent des traits qui doivent mollir, parce que rien ne contrebalance la renommée universelle. La supériorité de leur raison leur montre les suffrages des hommes sensibles nés & à naître ; & ils placent la récompense de leurs travaux dans l’amélioration des projets pour le bien public.

Peut-on donc trop honorer ces hommes qui étendent nos lumieres, qui établissent