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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/291

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sont ; les chefs des nations, ce qu’ils ont été. Cela est bientôt dit ; mais l’expérience vient démentir visiblement cette assertion.

Depuis trente ans seulement, il s’est fait une grande & importante révolution dans nos idées. L’opinion publique a aujourd’hui en Europe une force prépondérante, à laquelle on ne résiste pas : ainsi, en estimant le progrès des lumieres & le changement qu’elles doivent enfanter, il est permis d’espérer qu’elles apporteront au monde le plus grand bien, & que les tyrans de toute espece frémiront devant ce cri universel qui retentit & se prolonge pour remplir & éveiller l’Europe.

C’est par le moyen des lettres & des écrivains que les idées saines, depuis trente ans, ont parcouru avec rapidité toutes les provinces de la France, qu’il s’y est formé d’excellens esprits dans la magistrature. Tous les citoyens éclairés agissent aujourd’hui presque dans le même sens. Les idées nouvelles ont circulé sans effort ; tout ce qui est