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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/304

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donnent aux cités les agitations de la maladie, & bientôt les convulsions de la mort. Quand l’épouvantable opulence qui se concentre de plus en plus dans un plus petit nombre de mains, aura donné à l’inégalité des fortunes une disproportion plus effrayante encore, alors ce grand corps ne pourra plus se soutenir : il s’affaissera sur lui-même, & périra.

Il périra ! Dieu ! ah ! quand le sol couvrira insensiblement ses débris, que le bled croîtra au lieu élevé où j’écris, qu’il ne restera plus qu’une mémoire confuse du royaume & de la capitale ; l’instrument du cultivateur, en fendant la terre, viendra heurter peut-être la tête de la statue équestre de Louis XV ; les antiquaires assemblés feront des raisonnemens à l’infini, comme nous en faisons aujourd’hui sur les débris de Palmyre.

Mais de quel étonnement ne sera pas frappée la génération d’alors, si la curiosité la porte à fouiller les débris de cette grande ville ensevelie & décédée ? Son squélette gigantesque épouvantera les regards ; les tra-