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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/308

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Les manuscrits trouvés dans les maisons d’Herculanum & de Pompéia, qui se déroulent si lentement, manifestent les caracteres de la langue grecque ; mais c’est le hasard qui nous a livré l’un plutôt que l’autre : ainsi dans trois mille ans, quel sera l’ouvrage destiné à donner à nos descendans une idée de nos connoissances morales & physiques ? Quel livre aura l’honneur de rallumer le flambeau éteint des sciences ? Tel dictionnaire, peut-être, que nous méprisons aujourd’hui, sera accueilli avec transport ; & une de nos compilations que nous jugeons fastidieuses, deviendra plus précieuse sans doute à la postérité, que les vers de Corneille, de Racine, de Boileau & de Voltaire. Oui, il appartiendra peut-être à une brochure dédaignée, de fixer de préférence l’attention de ces peuples nouveaux.

Que nos orgueilleux écrivains ne s’arrogent donc pas le droit de mépriser quiconque aujourd’hui tient la plume comme eux ; car l’auteur qui fera fortune dans trois