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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/321

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celle de Paris. Tous s’accordent à ne donner que six cents soixante-dix ou huit cents mille habitans à Paris : & ces deux derniers assurent que la population du royaume a augmenté de deux millions d’ames au moins sous le regne de Louis XV. Ces trois hommes véritablement philosophes ne déclament point ; ils toisent, ils calculent. Ils ont fait le cens public, le cadastre du royaume, autant qu’il est possible de le faire ; ils s’accordent tous trois, sans s’être communiqué leur ouvrage, à dire qu’il n’y a jamais eu autant de terrein défriché en France qu’il y en a aujourd’hui ; que les marais de l’Aunis & de la Flandre, une partie des landes de Bordeaux ont été changés de nos jours en pâturages, ou en terres à bled ; qu’on a planté des vignes sur les rochers de la Provence absolument stériles il y a cinquante ans[1] ; mais

  1. Tout ceci est fort étranger au nombre des habitans de Paris, qui forme ici le vrai point de la question.