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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/322

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comme il veut que nous soyons pauvres & malheureux, que Paris dévore le royaume[1], quærens quem devoret, il faut bien démentir les calculs de ces hommes savans & véridiques, & substituer les apperçus d’une imagination exaltée à la justesse d’une arithmétique rigoureuse. Cet écrivain qui conseille de brûler Paris, ou d’en faire un port de mer, car il propose sérieusement l’un & l’autre[2], nous permettroit-il de lui conseiller de brûler son livre[3], d’ôter du reste quelques exagérations & quelques déclamations, & alors ce livre, écrit avec la noble liberté qui convient aux défenseurs de l’humanité, non-seulement sera un chef-d’œuvre de philosophie

  1. Non le royaume en entier, mais ce qui l’environne à quarante lieues de circonférence. Interrogez les provinces voisines, & écoutez ce qu’elles vous répondront.
  2. Le critique se trompe d’un côté ; qu’il me relise pour s’en convaincre.
  3. Au lieu de le brûler, je l’ai triplé ; cela reviendra peut-être au même.