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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/34

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soixante mains officieuses le rétablissent ; il faudrait ailleurs six heures pour cette opération, elle se fait en un clin-d’œil.

Qu’une soupente rompe, qu’une roue se casse, l’équipage est enlevé avec une rapidité presqu’égale à sa chute. On vous dit : il est arrivé là un accident, & il n’y paroît déjà plus ; tous les porte-faix des carrefours voisins ont prêté la main avec un zele gratuit, ils accourent, dès que la voie publique est obstruée, & la débarrassent sur-le-champ. Ces services journaliers devroient leur être comptés.

On dit que les porte-faix en Turquie portent jusqu’à sept ou huit cents livres pesant ; les nôtres ne vont pas jusques là, il s’en faut. Les porteurs de farine à la Nouvelle-Halle sont les plus vigoureux de tous ; ils ont la tête comme enfoncée dans les épaules, & les pieds applatis ; les vertebres, en se roidissant, ont assujetti l’épine du dos à une courbure constante.

Ces hommes ne sont pas doués d’une