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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/44

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de sorte que les richesses se concentrent de plus en plus dans un très-petit nombre de mains ; & l’ordre de la société à qui elles seroient le plus nécessaires, en a le moins.

Dans toutes les compagnies on ne rencontre que de ces vieilles filles qui ont fui les devoirs d’épouse & de mere, & qui trottent de maisons en maisons. Affranchies des peines & des plaisirs du mariage, elles ne doivent pas usurper la considération & le respect qui sont dus à la mere de famille environnée de ses rejetons ; & l’on devroit les regarder comme ces vignes infertiles, qui au lieu de porter des raisins, n’ont poussé sous les rayons du soleil que des feuilles jaunes & rares.

Ces filles décrépites sont ordinairement plus malicieuses, plus méchantes, plus tracassieres & plus durement avares que les femmes qui ont eu un époux & des enfans.

Il faudroit assujettir les vieux garçons & les vieilles filles à une contribution, reculer