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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/51

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Qui croiroit qu’il y a une multitude de gens pauvres, qui lisent les affiches sans aller au spectacle, & qui se consolent de n’y point aller, en sachant quelle piece sera représentée ? Ils l’empruntent, la lisent en se couchant, & rêvent l’avoir vu jouer.

On ne peut rien afficher sans l’attache du lieutenant de police ; & si vous avez perdu un chien ou un bracelet, il faut aller demander la signature du magistrat.

Il est vrai qu’elle est toute prête, & qu’il y a un bureau de blancs-seings, pour favoriser la retrouvaille des épagneuls, des per-

    lice. Faut-il redire ici à quel point les spectacles sont capables d’influer sur les opinions d’un peuple, combien ce ressort est puissant pour émouvoir ses affections, combien il importe au gouvernement de régler, de protéger les représentations théatrales, & de tourner à l’utilité des mœurs ce qui ne paroissoit devoir être qu’un simple amusement ? Comment des fonctions aussi graves ont-elles pu être du ressort de deux comédiens !