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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/52

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roquets, des manchons & des cannes perdues.

Il n’y a que deux objets qui s’impriment à Paris sans permission, les billets d’enterrement & les billets de mariage. Mais une pareille licence ne sauroit durer long-tems dans un gouvernement bien policé, & bientôt le bon ordre les soumettra sans doute à la révision d’un censeur & à l’approbation de monseigneur le chancelier ou de monseigneur le garde des sceaux ; car un épouseur & un mort ne doivent pas imprimer librement, quelque pressés qu’ils soient. C’est une témérité scandaleuse & attentatoire à l’autorité.

Des particuliers (je les dénonce) s’émancipent aussi de faire imprimer, sans mandat, sans privilege, leurs noms sur des cartes, & se donnent le titre d’écuyer, de comte, de marquis, de baron, de chevalier, d’avocat enfin. Ce sont peut-être des usurpateurs. Eh ! vîte un censeur royal pour approuver, examiner toutes les cartes de visites qu’on glissera chez un portier ou dans la serrure. Quelle différence y a-t-il d’imprimer sur des