Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 69 )

aïeux célébroient tous par la plus complete ivresse que leur franchise ne redoutoit pas. Les ménétriers se plaignent aussi qu’on ne danse plus comme on faisoit jadis.

Vous voyez chez ces traiteurs plaignans, des salles immenses & vuides, qui n’attendent que des convives & des danseurs. Il y a place pour la table immensément longue & pour les contre-danses en rond.

Le petit peuple danse encore fort & long-tems ; car il est le dernier à abandonner les coutumes joyeuses, quoique l’on cherche de toutes parts à avilir ses divertissemems.

La licence des paroles regne dans toutes les noces bourgeoises. Si l’on faisoit un recueil de tout ce qui s’y dit de jovial, ces plaisanteries ne seroient pas fort délicates ; mais elles offriroient de l’originalité, ce que le beau monde n’a pas. Le bourgeois rit ces jours-là, de maniere à avertir tous les passans qu’il est de férie.

Un homme peu fortuné, gourmand de son naturel, & qui aimoit conséquemment