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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/72

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à faire bonne chere (ce qu’on ne fait pas sans de bonnes rentes) avoit trouvé un singulier expédient pour être de noce tous les jours de sa vie : habillé en noir & fort proprement, il étoit assidu toute la matinée à Saint-Eustache, à Saint-Paul, à Saint-Sulpice, à Saint-Roch, enfin dans toutes les grandes paroisses ; & quand il voyoit un mariage dont le cortege étoit un peu nombreux, il se mêloit parmi la foule. Certains jours il avoit à choisir ; car à la même heure on voit souvent trois ou quatre mariages de différentes classes & dans la même église.

À l’issue de la messe commence l’indispensable festin, toujours commandé d’avance, & qui se fait ordinairement chez le traiteur. Il est d’usage que les parens de chaque conjoint se réunissent à la même table, & le plus souvent ils se voient pour la premiere fois. Or, les parens du mari, qui l’avoient vu à la messe, croyoient notre étranger du côté de la femme ; tandis que les pa-