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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/80

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volupté, pour y rentrer après la cérémonie ; l’époux lui touchera une fois la main, pendant que le prêtre prononcera les paroles sacrées. Passé cet instant, à jamais séparé d’elle, il ne reconnoîtra peut-être pas le visage de celle avec qui il aura contracté. L’anneau se donne, le oui se prononce de part & d’autre, ou, pour mieux dire, le parjure & le sacrilege s’accomplissent.

En sortant de la chapelle, l’épouse, sans saluer son mari, monte dans un équipage, & se retrouve dans le lit qu’elle avoit quitté. L’époux fuit vers la province ; on lui paie une année d’avance, & il a une femme dont il ne peut pas visiter l’appartement, ni même habiter la ville. Il a & il aura des enfans qu’il n’a point vus, qu’il ne verra point, & ils porteront son nom.

Il se bannit, & va manger sa honteuse pension dans une petite ville, lorsque sa femme déployant son contrat de mariage & l’acte de célébration, se pare publiquement du nom qu’elle a acheté. Un marbre offre